Val de Loire : le chrysanthème plante vedette de l’automne
Photo M. Dubois
C’est la vedette de l’hiver. Le chrysanthème est l’une des plantes fleuries les plus vendues en France. C’est même un véritable record : en trois semaines, ce sont 26 millions de pots qui sont vendus.
A 95 % ces pots vont aller fleurir les tombes à l’occasion de la Toussaint. Or, si en France cette plante est associée à la fête des morts, en Asie elle est symbole de joie et de longue vie au Japon. C’est même une fleur sacrée que l’on utilise dans les cérémonies.
Chez nous il y a donc encore beaucoup de travail pour modifier l’image du chrysanthème. Mais au fil des années, on le voit apparaître dans les massifs fleuris créés par les collectivités et il pourrait avoir toute sa place sur nos balcons, dans nos jardins…
Dans le Val-de-Loire, la culture très spécifique de cette plante a un poids économique considérable.
Pour les connaisseurs, il faut rappeler que le chrysanthème est une plante de jours courts. c’est à dire qu’elle ne fleurit que lorsque la durée du jour est inférieure à 14 heures. Mais ce n’est pas la seule contrainte à laquelle doivent faire face les producteurs.
« La culture du chrysanthème nécessite une surveillance de tous les instants. Cela signifie qu’au quotidien nous passons dans les cultures pour nous assurer que les chrysanthèmes ne manquent de rien et qu’ils ne sont pas sujets à une attaque de ravageurs ou de maladies », explique Xavier Froger, co-dirigeant HBF, installé aux Ponts de Cé (Maine et Loire). Les producteurs ont notamment deux points de vigilance. D’abord la surveillance sanitaire (attaque de pucerons ou de thrips, maladies comme la rouille qui représente un risque plus important en cultures extérieures).
« Nous avons mis en place une démarche de Protection Biologique Intégrée (PBI) dans notre entreprise Alternative à la lutte chimique, la PBI consiste à introduire dans les cultures des organismes vivants utiles (insectes, acariens…) pour contrôler la présence de ravageurs », souligne Xavier Froger. Enfin, le deuxième point de vigilance porte sur la surveillance de l’apport en eau et en éléments minéraux. « Même si nous fonctionnons avec un ordinateur climatique, la confiance n’excluant pas le contrôle, nous vérifions que les apports sont les bons en nous rendant dans les serres ou sur les parcelles en extérieur ».
L’autre difficulté de cette production est son caractère très saisonnier. « Imaginez qu’en 3 ou 4 semaines, ce sont 18 000 m2 de surface de production qui se vident, soit un tiers au total de nos surfaces », rappelle de son côté Patrice Chevré, co-dirigeant du GAEC Carrefour à Saumur (Maine et Loire). Pour faire face à se surcroit d’activité temporaire, les deux entreprises ne font pas appel à de la main d’oeuvre supplémentaire mais ont recours à une modulation des horaires de leurs employés afin qu’ils soient plus présents en période de pointe.
Repères:
De gros efforts ont été faits par les producteurs, ces dernières années, pour diversifier leur offre auprès du grand public. A grosses têtes ou à petites fleurs, jaunes, rouges, blancs, violets, roses, port dressé ou retombant, le chrysanthèmes se décline aujourd’hui sous de multiples formes et couleurs qui permettent d’en diversifier l’utilisation. Rare plante en fleur à l’automne, il aurait toute sa place dans les jardinières, les potées, les massifs pour les embellir. Mais encore faudrait-il pour cela que les mentalités changent pour dissocier le nom de cette fleur à la fête des défunts…
Vous retrouverez sans doute la production de ces deux professionnels dans les jardineries ou grandes surface, ces prochains jours.
ENTRETIEN : conseils de pros
fotofolia
Ne placez pas les fleurs dans les courants d’air, en plein soleil ou près d’une autre source de chaleur. Les deux trucs pour maintenir plus longtemps la beauté de vos fleurs sont : la bonne température ambiante et une eau ultra propre. Si des bactéries surviennent dans l’eau, vos fleurs se faneront plus vite. Suivez ces conseils donnés par les professionnels et vous pourrez profiter plus longtemps de vos fleurs.
Supprimez le feuillage superflu afin qu’il n’y ait pas de feuilles dans l’eau.
Complétez régulièrement le niveau de l’eau. Les chrysanthèmes ont de grands besoins en eau.
Les chrysanthèmes tiennent bien de 7 à 21 jours (cela dépend entre autres de l’adjonction de produit conservateur pour fleurs coupées, de la fraîcheur des fleurs et des circonstances ambiantes dans la maison).
De gros efforts ont été faits par les producteurs, ces dernières années, pour diversifier leur offre auprès du grand public. A grosses têtes ou à petites fleurs, jaunes, rouges, blancs, violets, roses, port dressé ou retombant, le chrysanthèmes se décline aujourd’hui sous de multiples formes et couleurs qui permettent d’en diversifier l’utilisation. Rare plante en fleur à l’automne, il aurait toute sa place dans les jardinières, les potées, les massifs pour les embellir. Mais encore faudrait-il pour cela que les mentalités changent pour dissocier le nom de cette fleur à la fête des défunts…