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Publié le 30 septembre 2013

Pourquoi la disparition des lombrics serait une catastrophe écologique

La découverte en France de plusieurs espèces de plathelminthes terrestres invasifs suscite l’inquiétude. Ces vers originaires de Nouvelle-Zélande se nourrissent de nos vers de terre (lombrics) et n’ont aucun prédateurs ni parasites dans l’hexagone. Les scientifiques n’hésitent pas à évoquer une catastrophe écologique majeure si ces prédateurs parvenaient à détruire nos lombrics.

Petit rappel du rôle que jouent les lombrics dans la biodiversité.


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Comme les abeilles, les lombrics sont considérés comme une espèce-clé ou « clé de voute ». Cette dernière expression est la plus parlante. Elle fait référence à la pierre « clé de voute » qui à elle seule retient tout un dôme. Enlever cette pierre et tout le bâtiment s’effondre. Il en est de même pour le lombric qui comme les abeilles, malgré sa discrétion est un maillon indispensable à l’équilibre de notre éco-système. S’il disparait, c’est le fragile édifice de cet écosystème qui s’écroule.

En France, il y aurait 140 espèces de lombrics. Leur densité varie selon les sols de 10 à 1000 individus au m2. Sur un hectare de sol forestier, on estime à un à deux millions le nombre de lombrics qui s’y trouveraient. A l’échelle du globe, ils constituent la première source de protéines soit 80% du poids des animaux terrestres ! (source: ONF)

Mais leur présence a tendance à diminuer dans les parcelles agricoles cultivées.

Parce qu’ils creusent des galeries en se déplaçant dans le sol jusqu’à 2 mètres de profondeur, ils aèrent le sol, mélangent les couches de terres et notamment les éléments fertilisants et le drainent. Ces galeries facilitent la croissance des racines des végétaux.

Ils contribuent également à la fertilisation du sol. Il est saprophage, c’est à dire qu’il se nourrit de matière végétale en décomposition et de feuilles mortes. Il enrichit la matière qu’il ingère de flore microbienne. C’est le principe de la lombriculture : ce sont des vers qui consomment les déchets et leurs rejets constituent un des meilleurs fertilisants que l’on connaisse.

Les jardiniers le savent bien : quand la terre de leur potager regorge de vers de terre, c’est le signe qu’il est riche et prometteur de belles récoltes…

Alors, on imagine que la disparition de ces alliés du jardinier serait bel et bien une « catastrophe écologique majeure ». C’est le triste scénario qui se profile avec l’arrivée en France de ces redoutables plathelminthes qui ont déjà fait tant de dégâts en Grande-Bretagne.

D’où l’importance d’aider les scientifiques dans leur travail de recensement de ces prédateurs. Le professeur Jean-Lou Justine du Muséum National d’Histoire Naturelle a publié une page web consacré à cet animal et lance un appel au public, notamment aux jardiniers amateurs pour l’aider à dresser la cartographie de la présence des plathelminthes en France.

Les recherches n’en sont qu’à leur début et le pire est peut-être encore à venir…

Surtout, soyez attentifs et si vous détectez la présence d’un ver de terre « bizarre », rendez-vous sur la page du professeur Justine pour connaître la démarche à suivre.

Rappel des conseils élémentaires:

Que faire si vous en trouvez?

Voici la démarche à suivre si vous trouvez ce ver, donnée par le professeur Justine:

-D’abord, bien vérifier que c’est bien ce ver: comparer avec les photos de cette page

-Ensuite, noter l’endroit (votre jardin? ailleurs? dans la terre? sous un pot de fleurs?

-Faire des photos de près – un bon smartphone vous fera une photo tout à fait convenable – et me les envoyer.

-Récolter le ver avec beaucoup de soin (ne pas l’écraser, le casser)

-Le mettre dans une boîte fermée avec un peu de terre humide, mais pas dans l’eau.

-Garder la boîte au frais (cave, pièce fraîche) mais ne pas le congeler.

-Contacter le professeur Justine pour savoir quoi faire ensuite. (Email: justine@mnhn.fr; Téléphone: 01 71 21 46 47. N’hésitez pas à laisser un message)

-Enfin, si vous en avez chez vous, surtout ne donnez pas vos plantes, ne faites pas de troc pour éviter sa propagation.

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