Publié le 22 octobre 2013

Economique et facile : comment réussir vos boutures

C’est sans doute avec le semis, la technique de multiplication la plus répandue. Elle présente l’immense avantage de ne pratiquement rien coûter et de permettre la production rapide d’un grand nombre de plantes qui auront les mêmes caractéristiques que le pied-mère.

C’est le moment d’y avoir recours, par exemple pour multiplier les sauges…

J’ai planté une jolie haie constituée de sauges en bordure d’un massif fleuri. En constatant l’attirance qu’exerce ces fleurettes parfumées sur les abeilles et autres insectes polinisateurs, je me suis dit qu’elles seraient bien utiles au potager. Non seulement parce qu’un potager est bien plus beau quand les fleurs se mélangent aux légumes, mais aussi parce que la présence des sauges y attireraient ces insectes dont nous avons tant besoin pour la mise à fruit de nos légumes tels que tomates ou courgettes…

Evidemment, comme toujours, on cherche la solution la plus économique pour procéder à cette multiplication. En l’occurrence, j’ai décidé de bouturer les sauges.

Boutures de tiges ou de rameaux, boutures de racines ou rhizomes, bouture de feuilles… Il existe de nombreuses techniques. Mais arrêtons-nous sur la plus simple à pratiquer : la bouture de rameaux feuillée. Ce sont comme leur l’indique des branches qui sont encore pourvues de feuilles. Elle concerne donc des végétaux qui sont encore en période de végétation active. Comme c’est le cas de mes sauges…

Ouvrons une parenthèse pour rappeler que c’est un moyen extraordinaire de récupérer chez soi à moindres frais des plantes repérées chez un ami, un voisin ou au cours d’un voyage. Je connais un jardinier qui part même en vacances avec un petit sécateur, afin de prélever des morceaux de plantes au cours de ses sorties…

Revenons à notre bouture. Le principe est très simple : il suffit de prélever sur la plante choisie, des portions de rameaux d’une vingtaine de centimètres de longueur. Il faut les couper à la base juste en dessous d’un oeil et juste au-dessus d’un oeil dans la partie supérieure. Dans certains cas -le lilas par exemple- on conserve une crosse, c’est à dire quelques centimètres de la branche perpendiculaire au rameau choisi. On enlève ensuite les feuilles situées sur le rameau en conservant deux ou trois feuilles au sommet dont on coupera les limbes. Cette opération a pour but de limiter la transpiration et donc d’éviter le dessèchement du rameau.

Il suffit ensuite de replanter ce petit bout de branche dans un sol léger, perméable et qui s’échauffe facilement : terre sableuse ou mélange de sable, terre de bruyère, tourbe.

Mais pour bien reprendre, les boutures ont besoin d’un minimum de chaleur et surtout d’un équilibre entre la lumière, la température, le taux d’hygrométrie, teneur en gaz carbonique de l’atmosphère… Pour faire court, disons qu’il faut environ 20 degrés, mais que les boutures feuillées apprécient un sol un peu plus chaud que l’air. On peut par exemple, planter les boutures dans un sol recouvert  de film de paillage.

L’humidité de l’air doit se rapprocher de 100%. Pour cela les boutures sont maintenues « à l’étouffée » jusqu’à leur reprise. Les professionnels les conservent sous des abris vitrés qu’ils veillent à aérer dès qu’elles sont enracinées pour éviter qu’elles ne pourrissent. Une technique un peu difficile à reproduire pour un jardinier amateur. Encore que, certains utilisent des bouteilles en plastique coupées au niveau du fond qu’ils placent sur les godets dans lesquels se trouvent les boutures. Mais attention là aussi à éviter le pourrissement! A surveiller de près.

Certains se contentent de replanter le petit rameau dégarni dans du terreau et ça marche aussi bien. Encore mieux si vous les mettez sous une serre… Et puis, surtout, n’hésitez pas à « voir large » et à faire plus de boutures que de besoin, histoire de limiter les risques de perte.