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Publié le 28 avril 2014

Technique. Comment les horticulteurs du Val-de-Loire réduisent leurs coûts énergétiques

Photo Jacques Moreau
Photo Jacques Moreau

Dans un contexte où l’environnement devient une variable de compétitivité des entreprises et une réponse à la demande sociétale, les horticulteurs des Pays de la Loire se sont engagés dans un processus d’amélioration de leurs techniques de production.

Ils ont ainsi adopté des pratiques et des technologies qui réduisent notamment les coûts d’énergie. L’exemple d’un horticulteur en pointe dans ce domaine.

Les méthodes ont sérieusement évolué depuis une dizaine d’années et permettent maintenant d’utiliser plus efficacement les intrants (eau, nutriments, énergie, main d’oeuvre, produits de protection des plantes).

Le virage pour une production moins énergivore s’est déclenché il y a de cela 10 ans. Les producteurs disposaient de trois axes pour agir : choisir des plantes (espèces et variétés) qui nécessitent moins d’énergie, modifier les calendriers de mise en culture, investir dans de nouveaux équipements plus à même de faire des économies en terme énergétique.

« L’entreprise existe depuis 1981. D’abord spécialisée en plantes d’intérieur, celle-ci s’est orientée sur des cultures dites saisonnières, déclare Antoine Pigot dirigeant de l’EARL Pigot de Tiercé (49). Ce changement s’explique par l’évolution de la demande du consommateur et la volonté de l’entreprise de s’engager dans une démarche responsable avec notamment la production de plantes moins énergivores. »

Aujourd’hui, l’entreprise produit des plantes vivaces à feuillage ou fleuries (100 000 pots) et des plantes à massifs pour le printemps (120 000 pots). La culture est menée à froid, ce qui implique que le temps de culture a été allongé.

« Pour la culture des oeillets, avant, nous commencions la mise en culture en janvier pour une commercialisation en mars. Maintenant, nous mettons en culture en septembre pour février », explique Antoine Pigot qui produit 10 000 pots d’oeillets par an.

De la même manière, les 6 000 pots de géraniums produits pour les Rameaux sont mis en culture fin novembre entre 6 et 8°C pour une commercialisation en mars. L’entreprise produit également des primevères et des ostéospermums (respectivement 15 000 et 4 000 plantes).

Changement notoire pour l’entreprise : sur 8 000 m2 de serres, 6 000 m2 étaient chauffés auparavant à des températures de 18 à 20 °C. Entre 2009 et 2013, l’entreprise a divisé par deux sa consommation d’énergie.

« À l’heure actuelle nous sommes plutôt sur des températures autour de 6/10 °C. Notre production est sectorisée par serres qui constituent des zones plus ou moins chauffées, voire pas chauffées en fonction des besoins des plantes », nous explique Antoine Pigot.

Comme beaucoup d’horticulteurs, l’entreprise a investi dans un ordinateur climatique. La gestion du climat consiste à régler au mieux les paramètres tels que la température ou l’hygrométrie en fonction des besoins de la culture et des conditions climatiques extérieures. L’ordinateur anticipe les besoins, règle la température des chaudières. Du coup, il libère le chef d’entreprise de la surveillance de certains paramètres et corrige les éventuelles anomalies qu’il détecte par rapport au climat souhaité. Et, au final, cela se traduit par une baisse des consommations énergétiques.

L’investissement technique ne s’arrête pas là. Par exemple, les serres sont équipées d’écrans thermiques. « Nous les déployons pour deux utilisations : la nuit pour maîtriser la température dans les serres en limitant le volume à chauffer (faux plafond) procurant ainsi des économies importantes de chauffage et le jour pour éviter un ensoleillement direct sur les plantations et limiter la température intérieure « , détaille Antoine Pigot.

L’arrosage quant à lui s’effectue par sub-irrigation. Autrement dit, l’eau est directement apportée à la base du pot par remplissage d’un bac étanche (sub-irrigation en flux et reflux). L’eau est récupérée ensuite dans des bassins affectés à chaque serre et est réutilisée. Cela permet de contrôler l’apport d’engrais, évite la transmission de maladies dans d’autres serres et l’ordinateur climatique peut opérer une correction de pH (potentiel hydrogène) spécifique à chaque serre.

Tous ces éléments mis bout à bout permettent à l’entreprise de s’engager dans une démarche de certification Plante Bleue en 2014. Une façon pour Antoine Pigot de valoriser son travail, ses investissements et surtout ses plantes.

Plante Bleue, la marque de l’éco-responsabilité

plante bleue ge?ne?rique QMarque collective créée par Val’hor, « Plante Bleue » est le label de reconnaissance officiel de la filière horticole française en matière d’éco-responsabilité. Il permet de garantir la production de végétaux d’ornement sur des critères de qualité environnementale et de responsabilité sociale. Reconnue par les pouvoirs publics, cette certification est une véritable démarche de progrès : elle encourage le développement des pratiques de productions éco-responsables dans le secteur horticole et offre aux acteurs de la filière le moyen de se différencier et de valoriser leurs performances dans ce domaine.

« Plante Bleue » est accessible à toutes les entreprises, quels que soient leur taille, leur type de production et leur clientèle.

 

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