Publié le 5 janvier 2014

Des vers tueurs de lombrics découverts à Paris

Les plathelminthes terrestres invasifs que l’on appelle aussi parfois vers tueurs de lombrics parce qu’ils se nourrissent de nos lombrics sont bien présents dans presque toutes les régions de France.

L’Ile-de-France semblait épargnée. Des spécimens avaient été découverts seulement dans l’Essonne, suscitant cependant une question écrite du sénateur Jean-Vincent Placé au ministre de l’écologie. Cette fois, c’est à Paris que l’on vient de découvrir un de ces vers plats sous un pot de fleurs. Les spécialistes sont persuadés qu’il n’est pas le seul et appellent les Parisiens à la vigilance.

Xavier Japiot est chargé d’études faunistiques à la mairie de Paris. Depuis 25 ans, il dresse l’inventaire des espèces présentes dans la capitale. C’est plus qu’un métier, une véritable passion. « Lorsqu’en septembre j’ai été informé de l’appel lancé par le professeur Justine pour inciter le public à chercher ces vers invasifs, j’ai aussitôt relayé cet appel auprès de tous mes services, rapporte Xavier Japiot. Et puis, le 4 décembre dernier, j’ai reçu un message d’un technicien forestier me disant « je crois que j’ai une bestiole qui ressemble à celles que tu cherches » ».

En spécialiste de la faune, Xavier Japiot a d’abord joué la carte du « principe de précaution ». « Je lui ai demandé de bien vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une sangsue, mais visiblement pas. Je lui ai donc demandé de mettre cet animal de côté afin que je vienne vérifier moi-même », se souvient Xavier Japiot. L’examen à la loupe puis au binoculaire ont levé les derniers doutes : il s’agissait bien d’un plathelminthe terrestre invasif, ce que lui a d’ailleurs confirmé le professeur Justine, scientifique au muséum d’histoire naturelle chargé de ce dossier.

Ce ver plat a été découvert sous un pot de fleurs, dans une pépinière du bois de Vincennes. La potée venait de Rungis. « Pour en avoir discuté avec le professeur Justine, il ne fait pas de doutes que s’il y a un ver, alors il y en a d’autres. Je suis en train de préparer une note pour attirer l’attention de tous les employés qui travaillent sur le terrain… », raconte Xavier Japiot.

Mais, plus largement, c’est l’ensemble des parisiens qui sont invités à la vigilance pour apporter leur contribution à cette vaste opération de sciences participatives et mesurer l’ampleur de l’invasion des vers plats à Paris.

Que faire en cas de découverte?

« D’abord, bien vérifier que c’est bien ce ver : comparer avec les photos du site du professeur Justine : http://bit.ly/Plathelminthe

Ensuite, noter l’endroit (votre jardin? ailleurs? dans la terre? sous un pot de fleurs?)

Faire des photos de près – un bon smartphone fera une photo tout à fait convenable – et les envoyer au professeur Justine.

Récolter le ver avec beaucoup de soin (ne pas l’écraser, le casser).

Le mettre dans une boîte fermée avec un peu de terre humide, mais pas dans l’eau.

Garder la boîte au frais (cave, pièce fraîche) mais ne pas le congeler.

Contacter ensuite le professeur Justine pour savoir quoi faire ensuite. (Email: justine@mnhn.fr; Téléphone: 01 71 21 46 47. Il n’est  pas toujours dans son bureau mais vous pouvez laisser un message) »

 Retrouvez notre dossier complet sur les vers plats