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Publié le 24 janvier 2014

Comment Versailles a abandonné les produits phytosanitaires

Le paillage, une technique qui limite la pousse des mauvaises herbes et économise l'eau (photo J.G.)
Le paillage, une technique qui limite la pousse des mauvaises herbes et économise l’eau (photo J.G.)

L’adoption définitive par l’Assemblée Nationale de la Loi dite Labbé qui prévoit l’interdiction de l’utilisation des produits phytosanitaires par les collectivités (en 2020) puis par les particuliers (en 2022) va bouleverser les pratiques des jardiniers amateurs. Par contre de nombreuses grandes villes se sont déjà engagées dans cette voie. C’est le cas par exemple de Versailles, dans les Yvelines…

« Le fait de ne plus employer de produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts est un enjeu écologique majeur. A la seule échelle de la Ville de Versailles, 130 000 litres de produits chimiques ne sont plus déversés chaque année dans la nappe phréatique et ne sont donc plus source de danger pour les utilisateurs et les riverains », souligne François de Mazières, le député-maire de Versailles.

D’ailleurs le recours à ces méthodes « douces » se traduit aussi par des économies sonnantes et trébuchantes. « L’emploi de méthodes alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires génère une économie de 25 500 €/an. Celle-ci a permis le financement de désherbeurs thermiques, l’emploi de personnel en insertion ainsi que la multiplication par 3 du nombre de massifs fleuris qui sont, aujourd’hui, d’une surface de 10 000 m2 », indique le député-maire.

La Ville de Versailles applique résolument les principes du zérophyto depuis plusieurs années. Chaque année, en complément des 5 500 plantes vivaces déjà en place, ce ne sont pas moins de 47 000 plantes bisannuelles et 92 000 plantes annuelles, 71 000 bulbes et 1 000 chrysanthèmes qui sont plantés à Versailles.

Le « zéro phyto » en pratique

La direction des Espaces verts, composée de 85 agents, travaille ainsi chaque année sur 86, 5 hectares d’espaces verts communaux.

L’ensemble des déchets verts issus des élagages, tontes et feuilles est répandu directement dans les massifs arbustifs et fleuris et nouvelles plantations d’arbres de la ville. Le résidu est exporté localement vers une entreprise d’insertion, Bioyvelines service, qui les transforme en compost.

Le patrimoine arboré, remarquable par ses grands alignements en port libre ou en port architecturé, est préservé et mis en valeur par des tailles adaptées, réalisées par des professionnels.

La ressource en eau est également gérée de façon écologique, avec un choix de plantes adaptées aux nouvelles contraintes de changement climatique dans les nouveaux projets d’aménagement. La Ville dispose d’une autonomie de 150 m3 par jour, issue des bâches de rétention d’eau de source installées sur son territoire. Cette eau est utilisée principalement pour l’arrosage des nouvelles plantations d’arbres et massifs fleuris ou pour nettoyer les trottoirs.

Du miel dans les cimetières

Depuis 2009, le cimetière des Gonards de Versailles est entretenu selon des méthodes alternatives au désherbage chimique : réengazonnement des trottoirs et des allées, fleurissement avec des plantes vivaces peu gourmandes en eau, désherbage thermique ou manuel…

Labellisé EcoJardin depuis 2012, ce cimetière poursuit sa mue. Son passage au zérophyto a même permis l’accueil de ruches, fournissant près de 80 kg de miel/an.

La sensibilisation du grand public

Par ailleurs, la Ville de Versailles poursuit la sensibilisation du grand public aux problématiques environnementales.

Chaque année, plus de 1 800 enfants (63 classes issues de 20 écoles maternelles et élémentaires, 4 centres de loisirs, 7 crèches et maisons de quartier) sont sensibilisés au respect de l’environnement et formés aux gestes citoyens par 2 éco-jardiniers, dans 23 potagers bio.

15 jardins familiaux verront le jour d’ici cet été, dans la cour goudronnée d’une ancienne école. Moyennant 30 euros annuel, le locataire se verra allouer une parcelle privative équipée d’une cabane, d’un récupérateur d’eau de 1.000 litres et d’un bac à compost, pour une durée renouvelable d’un an. Les jardiniers, signataires de la charte zéro pesticide pourront, s’ils le souhaitent, être accompagnés par les éco-jardiniers de la Ville.

Enfin, la Ville procède actuellement à la distribution de 5 000 Mémento du jardin écologique auprès des propriétaires de jardin.

Les règles du zérophyto

‐ accepter les herbes indésirables,

‐ faire pousser l’herbe et la maintenir basse par la tonte ou l’usage d’une

débroussailleuse.

Méthodes alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires:

‐ méthode manuel : binette, débroussailleuses

‐ méthode thermique : désherbeurs thermiques (le choc thermique engendre

l’éclatement des cellules de la plante)

‐ méthode mécanique : balayeuses à brosse

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