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Publié le 30 juin 2019

Apiculture. Mobilisation générale pour un miel plus transparent

 

Selon un sondage IFOP commandé par l’Union Nationale de l’Apiculture Française et Agir pour l’Environnement (*) 94% des Français sont favorables à une transparence totale sur les pays d’origine des miels composant les pots de miel.
« La France importe plus des trois quarts des miels qu’elle consomme (**). Certains pays d’origine pratiquant les prix les plus bas, à commencer par la Chine, sont souvent épinglés pour des fraudes comme l’ajout de sirop de sucres (***). Ces miels de qualité douteuse sont commercialisés à des prix extrêmement faibles, conduisant à tirer vers le bas les tarifs proposés par les négociants aux apiculteurs français.
A ce jour, la réglementation n’oblige pas les négociants de miels à renseigner les consommateurs sur l’origine des miels issus de mélange. En toute opacité, ces miels peuvent être étiquetés « Origine UE/non UE ». Un projet de décret est en cours d’écriture par les services des Ministères de l’Economie et de l’Agriculture, mais apiculteurs et consommateurs ne disposent d’aucune garantie quant à son contenu », explique l’UNAF (Union Nationale de l’Apiculture Française) dans un communiqué.
L’Union Nationale de l’Apiculture Française et Agir Pour l’Environnement ont commandé auprès de l’IFOP la réalisation d’un sondage afin de connaitre l’adhésion des consommateurs français sur une plus grande transparence en la matière.

Un sondage sans appel

A la question, « Etes-vous favorable ou non à rendre obligatoire sur l’étiquette des pots de miel la mention des pays d’origine (qu’il y en ait un ou plusieurs) ? », 94% des personnes interrogées se déclarent favorables.
A la question, « Pour plus de transparence, comme l’a récemment décidé l’Espagne, seriez-vous favorable ou non à faire figurer également sur l’étiquette du pot la proportion de chaque miel en fonction de son pays d’origine ? », là encore, 94% des personnes interrogées se déclarent favorables.
« Depuis 2015, l’apiculture française connait des difficultés sans précèdent d’écoulement de ses stocks de miel du fait de la concurrence déloyale de certains miels étrangers. Depuis trop longtemps, le consommateur français est privé d’une pleine information sur l’origine du miel qu’il achète. Il y a urgence à faire toute la transparence en la matière et à suivre l’exemple de nos voisins espagnols, qui ont choisi de protéger leurs apiculteurs et leurs consommateurs », souligne encore l’UNAF.

C’est dans ce contexte que 67 élus de tous horizons politiques se mobilisent et appellent la France « à offrir au consommateur la pleine information sur les proportions des différentes origines de miel composant les pots » comme l’a récemment décidé l’Espagne (voir ci-dessous).

(*) L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Méthodologie
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Mode de recueil
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 19 juin 2019.

(**)Données FranceAgriMer, juillet 2018
(***)En 2014, les tests de l’UFC-Que Choisir avaient ainsi constaté que sur 20 miels « premier prix » achetés dans diverses enseignes et issus d’importations, six présentaient des ajouts de sucre, soit presque un tiers des produits : https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-miel-pour-une-reelle-tracabilite-n47660/

 

La pétition de 67 parlementaires

Après plusieurs tentatives parlementaires pour renforcer la transparence sur les pays d’origine du miel, députés, sénateurs et eurodéputés se saisissent de nouveau de la question.
Alors qu’un décret est en cours d’écriture par les ministres de l’Economie et de l’Agriculture et sera prochainement notifié à Bruxelles, 67 élus de tous horizons politiques se mobilisent et appellent la France « à offrir au consommateur la pleine information sur les proportions des différentes origines de miel composant les pots » comme l’a récemment décidé l’Espagne. 
TEXTE DE L’APPEL
« Faisons toute la transparence sur l’origine du miel »
80% du miel consommé en France est importé, en grande partie de Chine et d’Ukraine, et parmi ces miels bon marché, une part significative n’est pas authentique. Les tests de l’UFC-Que Choisir, mais aussi ceux de l’administration, ont souligné qu’au moins un tiers des miels d’importation faisaient l’objet d’ajout de sucres.
La directive européenne sur le miel rappelle qu’il existe un lien étroit entre l’origine du miel et sa qualité. Pour que le consommateur puisse choisir un miel de qualité et en toute transparence, il est indispensable de l’informer sur sa provenance. Dans la loi Agriculture et Alimentation, nous avions tenté de mettre fin à l’opacité sur l’origine du miel en rendant obligatoire la mention des pays d’origine sur les pots, mais le Conseil constitutionnel a censuré la mesure considérant qu’il s’agissait d’un cavalier législatif.
Par la suite, plusieurs d’entre nous ont déposé des propositions de loi et les derniers débats parlementaires sur le sujet en avril au Sénat ont révélé un consensus pour aller au-delà de la simple liste des pays d’origine. Car cette seule énumération n’est pas satisfaisante : elle ne permet pas de distinguer un pot composé à 98% de miel chinois et à 2% d’un miel français d’un pot qui contiendrait 98% de miel français et 2% de miel chinois.
Le marché du miel au niveau mondial est devenu tel que cette revendication de transparence sur l’origine du miel n’est pas propre à la France : beaucoup de nos voisins européens travaillent en ce moment à renforcer l’information du consommateur. Grecs et Italiens ont imposé la mention des pays d’origine depuis plusieurs années.
Quant aux Espagnols, ils sont sur le point de notifier à l’Union européenne un projet de décret royal allant au-delà de la réglementation européenne et faisant également figurer sur le pot la proportion de chaque miel en fonction de son pays d’origine.
Aujourd’hui, nous apprenons que les ministères de l’Economie et des Finances et de l’Agriculture préparent un décret en la matière. Nous appelons la France à ne pas se satisfaire de l’actuelle réglementation européenne et à offrir au consommateur la pleine information sur les proportions des différentes origines de miel composant les pots. La France ne doit pas attendre une hypothétique évolution juridique européenne pour protéger ses consommateurs et son apiculture, elle doit dès aujourd’hui montrer la voie ! »

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