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Publié le 27 septembre 2013

Ce tueur de lombrics est une menace écologique majeure

Geoplanidae invasif, l’une des espèces découvertes en France (Photo Pierre Gros)

C’est un ennemi insidieux, car il se cache sous les pierres plates, les soucoupes des pots de fleurs… Il est donc très peu visible. Et pourtant ces vers que l’on vient de découvrir en France sont une terrible menace pour notre environnement. Certains spécialistes n’hésitent pas à parler de « catastrophe écologique majeure » potentielle.

Car ces vers invasifs, les plathelminthes terrestres, dévorent nos bons vieux vers de terre et la disparition de ces derniers mettrait en péril notre écosystème. La Grande-Bretagne est déjà touchée et l’infestation pourrait être déjà très avancée en France. Les recherches n’en sont qu’à leur balbutiement..

Le professeur Jean-Lou Justine, chercheur au Muséum National d’Histoire Naturelle qui a créé une page internet consacrée à ce nouvel envahisseur lance un appel urgent à témoin pour mesurer l’ampleur du phénomène. Les jardiniers sont les mieux placés pour détecter la présence de cet animal.

« Ce que j’ai peut-être le plus de mal à faire comprendre, c’est le fait qu’on ne sait quasiment rien sur ces vers », explique le professeur Justine qui demande l’aide de tous pour faire avancer la recherche sur ce ver. « Ces bêtes vivent sur le sol. Les seuls qui peuvent les trouver ce sont ceux qui travaillent au ras du sol, qui ont les mains dans la terre, c’est à dire les jardiniers amateurs. Nous avons vraiment besoin du public pour faire avancer nos travaux », insiste-t-il…

Une autre espèce, le Bipalium kewense découverte en Ariège (Photo Professeur Jean-Lou Justine)

Il y a six mois seulement, personne ne savait que les plathelminthes terrestres étaient arrivés en France. Il a fallu que des entomologistes amateurs détectent ce ver et avertissent le muséum pour que la mesure du danger potentiel soit perçue. Dès le 17 avril, l’inventaire national du patrimoine naturel lançait un appel pour recueillir de nouveaux témoignages afin de réaliser une cartographie de son implantation.

Au mois de mai le professeur Justine publiait une page d’information sur internet et au fil des mois la présence du plathelminthe se confirme sur une bonne partie du territoire français. « Nous savons aujourd’hui qu’il n’y a pas qu’une seule espèce présente en France, mais au moins quatre. Nous en sommes au tout début de la recherche, mais il est certain désormais que ces espèces sont bien établies en France et que pratiquement tout le pays est touché », indique le professeur Justine. Sur ces quatre là, les scientifiques pensent en avoir identifié deux. Les deux autres restent une énigme, mais en Nouvelle-Zélande d’où sont originaires ces vers, il en existe des centaines d’espèces…

Les lombrics disparaissent en Grande-Bretagne

La Grande-Bretagne est confrontée à ce ver depuis une vingtaine d’années sans avoir trouvé de parade. Par contre on y enregistre une baisse spectaculaire du nombre de vers de terre indigènes. Ce sont les pêcheurs à la ligne qui ont découvert la disparition des lombrics et donné l’alerte. Les lombrics ont ainsi complètement disparu de certaines localités et on note parallèlement la disparition des taupes qui s’en nourrissaient.

Où a-t-on trouvé ces vers en France? Les régions les plus touchées semblent être le sud de la France et la Bretagne. Dans ce dernier cas, cela pourrait s’expliquer par la proximité avec la Grande-Bretagne et notamment la Cornouaille qui est infestée par ces prédateurs. Des transports de fleurs en pots pourraient avoir facilité l’introduction du plathelminthe sur le sol breton.

Quels dégâts provoquent-ils? Au moins une des espèces détectées en France se nourrit de vers de terre (lombrics). Alors que leurs cousins néozélandais ont développé une parade en s’échappant à l’approche du prédateur, les lombrics français eux sont sans défense.

Sont-ils dangereux pour l’homme? « On n’en sait rien… », avoue le professeur Justine. Ce qui est sûr, c’est que son corps est recouvert de mucus toxique qui repousse ses prédateurs. Le professeur Justine estime que le principe de précaution s’impose. Il recommande de ne pas laisser les enfants les toucher et de se laver soigneusement les mains, si vous en touchez un.

Existe-t-il une parade? Non. Ces vers n’ont ni prédateurs, ni parasites en France et rien ne semble pouvoir freiner leur expansion. Il s’agit bien d’une espèce invasive… Pire, l’une des espèces détectées est d’origine tropicale et ne devrait donc pas survivre pendant nos hivers. Or, elle semble s’être adaptée à notre climat.

Quels risques pour l’environnement? A terme, ces vers pourraient détruire nos lombrics, qui jouent un rôle essentiel dans l’équilibre du sol, dans sa fertilité. Cette disparition serait une catastrophe naturelle majeure et pourrait avoir de très graves conséquences, notamment pour l’agriculture et la biodiversité.

N’hésitez pas à nous transmettre vos réactions et/ou vos observations en utilisant le formulaire de contact du site

Que faire si vous en trouvez?

Voici la démarche à suivre si vous trouvez ce ver, donnée par le professeur Justine:

-D’abord, bien vérifier que c’est bien ce ver: comparer avec les photos de cette page

-Ensuite, noter l’endroit (votre jardin? ailleurs? dans la terre? sous un pot de fleurs?

-Faire des photos de près – un bon smartphone vous fera une photo tout à fait convenable – et me les envoyer.

-Récolter le ver avec beaucoup de soin (ne pas l’écraser, le casser)

-Le mettre dans une boîte fermée avec un peu de terre humide, mais pas dans l’eau.

-Garder la boîte au frais (cave, pièce fraîche) mais ne pas le congeler.

-Contacter le professeur Justine pour savoir quoi faire ensuite. (Email: justine@mnhn.fr; Téléphone: 01 71 21 46 47. N’hésitez pas à laisser un message)

-Enfin, si vous en avez chez vous, surtout ne donnez pas vos plantes, ne faites pas de troc pour éviter sa propagation.

0 commentaire "Ce tueur de lombrics est une menace écologique majeure"

  1. Merci de l’information.
    Les jardineries ont-elles été averties ? Si non, ce serait bien.
    Insister sur la provenance des plantes, afin de n’acheter que des plantes dont on puisse être sûr, risquent de ne pas plaire à l’OMC.

    Je fais immédiatement suivre l’information.

  2. Oui, faisons suivre cette info essentielle: hélas, après les abeilles, les vers de terre … Notre écosystème est bien menacé !
    Avertir les jardineries, certes, et puis se montrer doublement vigilants lorsque nous achetons (par correspondance en particulier) des espèces en provenance de la Bretagne.
    Moi aussi je fais immédiatement suivre ce lien, qui mérite une grande chaîne de solidarité.

  3. En qualité de président d’une association de jardins familiaux tous les adhérents sont sensibilisés à cette menace et aux mesures à appliquer. Après l’écrevisse américaine, le frelon asiatique, voilà maintenant un ver tueur. Il est indispensable que chacun de nous prenne conscience que ces dangers menacent notre faune endémique.

      1. Je n’oublie ni la coccinelle, ni le frelon asiatique, etc… Mais pour ne pas mélanger les choses, je ne parle que de ce nouvel envahisseur pour l’instant. Je fera prochainement un point sur les principales espèces invasives en France…

  4. Samedi 19octobre, en relation avec laval agloo, nous organisons un forum de jardiniers. Mr Denis Pépin, expert en jardinage et compostage sera présent.
    Je souhaiterais disposer de la vidéo pour la mettre en boucle sur mon ordinateur et montrer ainsi à tous les visiteurs l’aspect de ce prédateur.
    Merci

  5. C’est quand même fou, cet animal a envahi le pays et on ne s’en rend compte que maintenant !
    Il y a des choses que j’ai mal comprises (j’ai peut être mal lu) :
    – d’où vient-il ?
    – d’où il vient (sa région d’origine) comment se passe la cohabitation avec les lombrics ? Ceux-ci ont ils développé des moyens de défense ?
    – En quoi est-il dangereux pour les lombrics : il les tue ? Il les mange ? Il occupe leur habitat et les fait fuir ?
    Bref c’est pas super clair pour moi.

  6. Nous sommes dans le sud ouest, nous avons à deux reprises trouvés un de ces geoplanidaes dans les jardins, nous avons une photo mais il n’est pas aussi grand que sur la vidéo.
    Comment savoir si c’est le bon?

    1. Bonjour,
      J’étais en déplacement. Je vous rdonne donc mon conseil : envoyez vos photos au professeur Justine par mail à l’adresse suivante
      Il vous répondra sans problème et avec précision sur la nature de ces vers

  7. l’article dans le parisien précise que ce ver est très dangereux pour l’humain et les animaux est ce que je peux toujours amener mes enfants et mes chiens au bois de vincennes j’attends avec impatience votre réponse et vous remercie d’avance

    1. Oui, bien sur, vous pouvez toujours aller avec vos enfants au Bois de Vincennes.Il existe différentes espèces de ces vers et si on sait que leur mucus contient des éléments toxiques, on n’en connait exactement les effets sur l’homme. C’est plutôt de l’ordre du principe de précaution qu’il vaut mieux empêcher les enfants et les animaux de les toucher. Mais pour l’instant le Bois de Vincennes ne semble pas complètement envahi…

  8. Bonjour,

    Et son essayait de « former » des ^prédateurs en incitant les oiseuax à les gouter : par exemple en les déposant dans ds coupelles avec d’autres nourritures attirant les oiseaux.
    😉

  9. bonjour je suis Réunionnais et il se trouve aussi sur l’ile de la Réunion. Moi aussi je l’ai observé en train de s’y prendre à un verre de terre lequel n’a aucune chance.
    j’ai même vu qu’ils sont capables de détecter s’il y en a plusieurs vers de terre et les exterminer. Je travail sur un ENS dans la commune de Saint Pierre et comme ma maison est proche de cet ENS il y en a aussi bien chez moi qu’en partie basse de cette forêt de type demi-sèche.
    Merci de me confirmé la réception de ce message.

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